Examen du Programme de premier cycle au CMR Excellence équilibrée : Élément moteur des forces armées du Canada à l'aube du nouveau millénaire
4500-240 (ADM (HR-Mil))
Le 24 septembre 1998
Liste de distribution
Formation et éducation des officiers - Planifier pour l'avenir - Lieutenant-général Dallaire
Références : A. Rapport au Premier ministre sur le leadership et l'administration dans les Forces canadiennes, du 25 mars 1997
B. Rapport du groupe d'étude du Conseil d'administration du CMR, du 30 avril 1998
- Le Conseil d'administration du CMR remettait, le 22 juin 1998, au ministre de la Défense nationale son rapport d'étude intitulé « Excellence équilibrée : élément moteur des Forces armées du Canada à l'aube du nouveau millénaire » (ci-après appelé le Rapport). L'étude portait principalement sur la nécessité de veiller à ce que les diplômés du CMR soient pleinement préparés à assumer toutes les responsabilités auxquelles on s'attendait d'officiers nouvellement nommés. Dans les faits, le rapport va bien au-delà de ce point. Bien que certaines des recommandations s'appliquaient seulement au CMR, les principes qui ont guidés le groupe d'étude et les concepts que ses membres ont élaboré s'appliquent à tout le Corps d'officiers. Plus encore, ils indiquent des mesures qui constitueraient une base beaucoup améliorée pour le perfectionnement professionnel et l'éducation permanente des officiers tout au long de leur carrière.
- Au centre des conclusions du rapport, la reconnaissance que l'accréditation d'un officier (le fait qu'il se voit accorder son grade) repose sur le principe que tous les officiers doivent être clairement conscients de leur statut dans le « métier des armes ». Cela doit reposer sur le fait que non seulement des candidats aient acquis les connaissances pertinentes, mais aussi qu'ils adhèrent à un ethos qui est dérivé des responsabilités de leadership de la profession et qui met l'accent sur le service avant sa propre personne et l'acceptation d'un contrat de responsabilités illimitées. Selon moi, c'est l'essence de la « condition d'officier ».
- Le ministre de la Défense nationale a approuvé le rapport du Conseil à de mineures exceptions près, le 15 septembre 1998. Il a ordonné au président du Conseil d'administration du CMR de mettre en ouvre les recommandations qui relèvent de son autorité. Il a aussi accepté la conclusion du Conseil selon laquelle la raison profonde du modèle d'excellence équilibrée (recommandation 1) était saine; elle s'énonce d'ailleurs comme suit : « l'atteinte de l'excellence en équilibrant tant les exigences militaires que les exigences académiques liées à la formation d'un officier moderne de carrière; tout autant que le programme sur le campus du CMR et les exigences opérationnelles des FC ». Il notait cependant qu'un développement et une analyse plus poussés étaient nécessaires avant qu'une décision ne soit prise quant à sa mise en ouvre. Le modèle défini dans la recommandation constitue un éloignement dramatique de la pratique actuelle et a des répercussions importantes non seulement pour le CMR, mais aussi pour la formation des jeunes officiers dans l'ensemble des Forces. Le modèle proposé doit être défini en détail, être évalué en regard des besoins des trois services et être modifié au besoin afin de baliser la voie pour l'avenir.
- Le Chef d'État major de la Défense m'a désigné BPR pour la coordination globale du travail de mise en ouvre. Plus particulièrement, je veillerai sur la mise en oeuvre des recommandations qui débordent l'autorité du Conseil et je continuerai le travail entourant la recommandation 1. Le Conseil d'administration du CMR et le commandant du SREIFC joueront de toute évidence un rôle prédominant dans la poursuite de l'élaboration et la mise en ouvre des mesures approuvées.
- Afin de faciliter le progrès continu sur tout le front du perfectionnement professionnel des officiers, le tableau de répartition des tâches ci-joint constitue une directive de la direction exigeant la poursuite du travail. J'ai mis sur pied une équipe de projet sous la direction du DREI; elle relèvera de moi par l'intermédiaire du DGPM. Ses membres resteront en étroite collaboration avec le commandant du SREIFC dans l'exécution des tâches suivantes :
- Aider à la coordination de tous les aspects de la mise en ouvre du Rapport du CMR;
- Déterminer les éléments de la philosophie, des concepts et des pratiques recommandées du Rapport qui s'appliquent à des questions plus larges de perfectionnement des officiers, comme celles dont il est question dans les recommandations 10, 16 et 24 (entre autre) du Rapport du Ministre de la Défense nationale à l'intention du Premier ministre; et
- Travailler en étroite collaboration avec les trois services en vue de l'obtention de modèle d'instruction et d'éducation des officiers recevant un vaste appui et basé sur le modèle d'excellence équilibrée dont il est question dans le rapport du CMR, en incorporant les conclusions de l'alinéa (b) le cas échéant.
- En ce qui a trait à la recommandation 1, les premières discussions ont déjà eu lieu avec les représentants des trois services. La principale question est la nécessité des services d'atteindre la formation de la plus haute qualité possible dans les spécialités et les GPM tout en veillant à ce que le modèle obtenu incorpore tous les éléments de la condition d'officier nécessaires à l'accréditation complète d'un officier dans le métier des armes au sein des FC. J'appuie de tout cour le volet pertinent de la conclusion du rapport, qui se lit comme suit :
« À la première étape du perfectionnement professionnel de l'officier, celui-ci doit posséder une certaine masse de connaissances professionnelles pertinentes, avoir une vive compréhension de la nature globale de sa profession et une conscience totale des responsabilités sociales qu'elle comporte ».
Je prévois faire rapport des résultats préliminaires de ce travail au CFA en novembre 1998. Des lignes directrices supplémentaires seront publiées, au besoin, après que le CFA aura étudié ces résultats et donné des directives pertinentes. - Quelques explications sur certains aspects du tableau souligneront la raison profonde des éléments cruciaux de ma méthode globale et jettera un éclairage plus poussée sur mes priorités.
- Le concept d'une structure universitaire des FC, soulevé à la recommandation 7, mérite une étude soignée et des mesures rapides. La formation professionnelle d'un officier doit être une toile sans accroc dont chaque fil repose sur les autres qui ont déjà été posés. La façon pratique d'atteindre cet objectif consiste à attribuer la responsabilité de la coordination à une autorité clairement définie, qui, pour l'instant, est le commandant du SREIFC. La méthode suggérée dans leur rapport du CMR est celle que j'appliquerai avec détermination.
- Je consacrerai des efforts à la mise sur pied de l'Institut de commandement décrit dans la recommandation 22 en septembre 1999. Ce point occupera une place proéminente dans toute structure de commandement des FC et dans la structure universitaire des FC. Le CEMD a noté le concept et le VCEMD l'appuie en principe. Une planification détaillée a vu le jour sous la direction du cmdt SREIFC. L'Institut sera reconnu comme la source dont jaillira la philosophie de leadership et de commandement qui mène le Corps d'officiers canadien et, en fait, il jouera un rôle important dans le perfectionnement de tous les MR et officiers des FC. La mise en place de l'Institut de commandement sur le terrain du CMR fera en sorte qu'il ait un effet particulier le plus rapidement possible sur le perfectionnement professionnel des jeunes officiers.
- Un « tronc commun » axé sur la vie militaire, tel qu'il est décrit dans la recommandation 13, non seulement améliorera la compréhension et l'engagement du CMR à l'endroit du métier des armes, mais servira aussi de fondement pour le perfectionnement professionnel des officiers tout au long de leur carrière. Cette mesure plus que toute autre contribuera à créer le lien qu'il doit y avoir entre les éléments de la structure universitaire des FC. Un effort concerté est nécessaire si l'on veut faire en sorte que ce tronc commun soit en place au CMR pour l'année universitaire 1999-2000.
- Enfin, la recommandation 3 signifie que, comme intervenant sérieux au CMR, les chefs les plus anciens des FC doivent participer activement à leur perfectionnement continu. Les communications avec le Collège seront aussi exhaustives et aussi détaillées que nécessaire pour que le CMR soit pleinement au courant et qu'on lui accorde tout ce dont il a besoin pour l'atteinte des buts fixés.
- Évidemment, toutes les recommandations approuvées en vue de la mise en ouvre sont étroitement liées les unes aux autres. Leur incorporation, non seulement dans le programme du CMR, mais aussi, ce qui est plus important, dans le système d'éducation plus large des officiers, doit avoir lieu sans délai. Les BPR indiqués dans le tableau des tâches doivent prendre, dans leur secteur de responsabilité et d'autorité, toutes les mesures nécessaires, chercher l'éclaircissement des politiques au besoin et déterminer les ressources nécessaires pour le CEM SMA(RH-Mil) en respectant les jalons rigides indiqués. De toute évidence, nous entrons dans une ère de réforme marquée des éléments essentiels et de l'orientation qu'impliquent la préparation et le perfectionnement des officiers pour les FC.
Lieutenant-général R.A. Dallaire
Annexe A : Tableau de répartition des tâches no 12 du MDN
Liste de distribution
- Action
- CEM SMA(HR-Mil)
- Cmdt SREIFC
- DGPM
- DGCM
- DOL
- DREI
- Information
- CEMD
- VCEMD
- CEMM
- CEMAT
- CEMFA
- Président, Conseil d'administration, CMR
- SMA(Pol)
- SMA(Mat)
- SMA(IE)
- SMA(Fin (SM))